La domination et les arts de la résistance

À trop s’intéresser au discours public des dominants et des dominés, au détriment de leur discours « caché », par définition difficilement saisissable, on risque de ne pas même apercevoir la résistance effectivement opposée par les subalternes. Il y a là un véritable défi épistémologique pour les analystes du monde social et des situations de domination. Derrière le masque de la subordination et l’écran du consensus et de l’apparente harmonie sociale couve ce que James C. Scott nomme l’« infra-politique des subalternes » : la politique souterraine des dominés. 

Dans toutes les situations de domination, même les plus extrêmes, ces derniers continuent, de façon dissimulée, à contester le discours et les pouvoirs dominants, à imaginer un ordre social différent. Fondé sur l’analyse de sociétés dans lesquelles il n’existe pas d’espace public où contester légitimement l’ordre existant, ce livre désormais classique offre des outils théoriques précieux pour celles et ceux qui cherchent à éclairer les formes subjectives de la vie sociale et les expériences de domination, d’exploitation et de répression.


Commentaires

7 réponses à “La domination et les arts de la résistance”

  1. […] présence sensible des petites actions subversives du quotidien que le sociologue James Scott nomme « arts de la résistance » contre les dominants : ouvriers qui ralentissent la cadence, plaisanteries sur les chefs, […]

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  5. […] Les enfants ont pour la plupart téléchargé l’application « Vild Mad » sur leurs portables et certains s’en servent en famille, à l’occasion de balades dominicales : ladite application permet d’identifier les plantes en les prenant en photos puis propose des usages, des recettes et des associations culinaires. Une manière intelligente et pour le moins originale de ludifier la découverte, de faire du numérique un allié de la sensibilisation à l’écologie. De surcroît, les enfants rencontrés insistent sur l’aspect gratuit de cette nourriture et sur la possibilité de survivre : « si on se perd en forêt, c’est pratique ! ». Ils nous donnent ainsi le sentiment d’avoir acquis une compétence nouvelle, particulièrement stimulante dès lors qu’elle dessine un nouveau possible (Guéguen et Jeanpierre). Puiser dans le sauvage pour cuisiner ou agrémenter son déjeuner, même si ce n’est qu’une expérience, c’est refaire de l’alimentation le nœud privilégié d’attention à la nature et à son corps, c’est redécouvrir des raisons d’agir, de réagir et de résister au cœur même de l’infra-politique (Scott). […]

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